Où se trouvent les loups dans les Alpes ?

Trente ans après le retour officiel du loup dans les Alpes françaises – avec l’observation d’un couple dans le parc national du Mercantour en novembre 1992 – la population croit de manière exponentielle. Les loups ont aussi considérablement conforté leur présence dans l’ensemble des Alpes, se sont installés aux abords de Marseille, ont gagné les Pyrénées et font la jonction avec le Massif central, se dispersant jusqu’en Haute-Vienne. Plus récemment, ils ont atteint la Normandie, la Vendée, la Loire-Atlantique, la Bretagne, la Charente-Maritime, et même la région parisienne. Un individu a ainsi été vu fin 2021 dans les Yvelines, et le 11 janvier 2023, un cadavre de loup a été découvert sur le bord de la route, non loin de la forêt de Fontainebleau. Les loups ont aussi été détectés dans les Vosges, la Marne, la Dordogne, la Somme, le Cantal. Désormais, quasiment toute la France métropolitaine est concernée, sauf la Corse.

La population de loups des Alpes occupe l’ensemble de l’arc alpin et couvre sept pays différents, mais d’un point de vue écologique, il s’agit d’une seule et même population. Une plus grande densité de meutes est observée dans l’arc alpin occidental, tandis que l’expansion dans l’arc alpin central-oriental est toujours en cours. Dans l’arc alpin occidental, les zones montagneuses ont atteint leur point de saturation et la population s’étend vers les collines et les basses terres. Si l’on considère uniquement la zone alpine de chaque pays, 82 meutes et 16 couples ont été documentés en Italie, 107 meutes et 11 couples en France, 8 meutes et 8 couples en Suisse et 5 troupeaux en Slovénie. En outre, 2 unités de reproduction transfrontalières ont été documentées entre la Suisse et l’Italie, 2 entre l’Italie et la France, 1 meute entre la France et la Suisse et 1 entre l’Italie et la Slovénie.

En Haute-Savoie, la première présence a été détectée en 2004 et une première meute s’est constituée, en 2006, sur le secteur des Bornes. Le loup poursuit donc son expansion géographique, et se retrouve désormais sur la quasi-totalité du département, à l’exception de l'avant-pays. À la fin de l’été 2023, il a été identifié 16 zones de présence permanente au statut "meute", 3 zones de présence permanente au statut "non meute", et 1 secteur au statut "à confirmer". Une vingtaine de groupes référents, répartis sur une vingtaine de secteurs, et constitués pour chacun d’entre eux, d’un chasseur, d’un lieutenant de louveterie et d’un agriculteur a été mise en place afin d’augmenter les remontées d’indices, et ainsi de compléter la connaissance de la population lupine. Outre le relevé des indices habituels de présence du loup, ce suivi renforcé s’est appuyé sur le maillage du territoire, tout au long de l’été jusqu’au mois d’octobre, par des enregistreurs de sons et des pièges photographiques.

Les huit présidents de départements alpins ont adressé une lettre au gouvernement, lundi 20 janvier, dans laquelle ils réclament l’augmentation du nombre de loups autorisés à être tués en 2025, en passant de 192 à 304 bêtes. Trop de loups en France ? C’est en tout cas ce que pensent les présidents de huit départements alpins, de la Haute-Savoie aux Alpes-Maritimes, en passant par la Drôme et l’Isère. L’objectif pour ces élus est de réduire la «pression» sur les troupeaux de moutons et autres brebis. D’autant plus que le niveau de protection du loup a été révisé à la baisse en Europe, en décembre dernier. Comme l’évoquent les présidents des huit départements dans leur lettre, l’animal est passé «d’espèce très protégée à espèce protégée» dans la Convention de Berne. L’hostilité envers le loup ne se cantonne pas aux Alpes. De l’autre côté de la France, au cœur d’un second massif montagneux, la préfecture des Hautes-Pyrénées a annoncé ce mardi avoir autorisé des «tirs de défense» contre un loup, après qu’une attaque de troupeau de brebis lui a été attribuée la semaine passée. Selon le communiqué de la préfecture, deux brebis ont été tuées et trois autres blessées lors de cette attaque survenue le 18 janvier à Agos-Vidalos, commune rurale à quelques kilomètres au sud de Lourdes. Le préfet a décidé de prendre mardi «un arrêté de tirs de défense simple pour protéger les troupeaux de l’exploitation concernée par de nouvelles attaques». Les loups se trouvent dans les Alpes, en particulier dans les départements de la Haute-Savoie, des Alpes-Maritimes, de la Drôme et de l’Isère, ainsi que dans les Hautes-Pyrénées. La population moyenne de loups en France est actuellement de 1 013 bêtes.

Le loup dans les Alpes françaises Le loup en Autriche Le loup dans les Alpes italiennes Le loup en Slovénie Aujourd’hui, le loup a atteint tous les pays alpins et les premières zones de basse altitude, dans les collines et dans les plaines. La population de loups, éteinte dans les Alpes au début du XXe siècle, se développe de façon naturelle dans la chaîne alpine depuis les années 90.